L’Impact Environnemental du Numérique en 2025 : Une Empreinte Carbone en Forte Hausse
Le numérique, omniprésent dans nos vies, révèle un impact environnemental de plus en plus préoccupant. En 2025, son empreinte écologique s’étend bien au-delà de l’immatériel, avec des chiffres alarmants qui témoignent d’une croissance exponentielle. Selon les dernières données publiées par l’ADEME en novembre 2024, le numérique représente désormais 4,4% de l’empreinte carbone de la France, soit 29,5 MtCO2e de gaz à effet de serre émis en 2022.
Cette hausse significative par rapport aux 2,5% estimés en 2020 s’explique principalement par un changement méthodologique, notamment la prise en compte des impacts des data centers à l’étranger utilisés pour des usages en France, ainsi que par l’augmentation de leur nombre et de leur puissance. D’après l’ADEME, cette tendance va très probablement se poursuivre, en particulier à cause de l’essor de l’IA générative.
La répartition de l’impact numérique
L’empreinte environnementale du numérique se décompose en trois grands postes, dont la répartition a considérablement évolué ces dernières années :
- 50% de l’impact carbone sont liés à la fabrication et au fonctionnement des terminaux (téléviseurs, ordinateurs, smartphones…)
- 46% aux centres de données, une proportion qui a considérablement augmenté par rapport aux 16% estimés en 2022
- 4% aux réseaux de télécommunication
Cette nouvelle répartition met en lumière le poids croissant des infrastructures de données dans le bilan environnemental du secteur numérique.
L’explosion des data centers : un enjeu majeur
Les centres de données sont devenus un point critique de l’impact environnemental du numérique. L’Arcep, dans son enquête annuelle ‘Pour un numérique soutenable’ publiée en avril 2025, révèle que la consommation électrique des opérateurs de centres de données a augmenté de 8% en 2023, alors même que la consommation électrique du secteur tertiaire diminuait.
Plus préoccupant encore, les émissions de gaz à effet de serre liées à ces infrastructures progressent d’environ 10% par an pour la deuxième année consécutive. Cette augmentation s’explique notamment par la mise en service de nouveaux centres de données pour répondre à la demande croissante.
La consommation d’eau représente un autre enjeu environnemental majeur. Le volume d’eau prélevée par les centres de données a progressé de 19% en 2023, atteignant 681 000 m³ d’eau, presque exclusivement potable. Bien que ce volume reste modeste comparé à d’autres usages industriels ou agricoles, il peut générer des conflits d’usage dans les localités où ces infrastructures sont implantées.
L’IA générative : un accélérateur de consommation
L’essor des intelligences artificielles génératives contribue significativement à l’augmentation de l’empreinte environnementale du numérique. D’après le Baromètre du numérique 2025 cité par l’Arcep, plus d’un tiers des Français de 12 ans et plus utilisent déjà régulièrement des solutions d’IA générative, et ce chiffre monte à 77% chez les 18-24 ans.
Cette adoption massive entraîne une sollicitation accrue des infrastructures numériques, notamment des centres de données, dont la consommation électrique devrait continuer d’augmenter dans les années à venir.
Des projections inquiétantes
Si les tendances actuelles se poursuivent, l’impact environnemental du numérique pourrait tripler d’ici 2050, selon un avis publié par l’ADEME en janvier 2025. Cette croissance exponentielle menace autant le climat et la biodiversité que les efforts de transition écologique engagés dans d’autres secteurs.
À l’échelle mondiale, le numérique représente déjà 4% des émissions de gaz à effet de serre, un chiffre qui risque de doubler d’ici la fin de l’année 2025, selon les estimations rapportées par HelloCarbo. En France, certaines projections évoquent même la possibilité d’atteindre 7% des émissions nationales d’ici 2040.
Vers un numérique plus responsable
Face à ces constats alarmants, l’ADEME préconise un développement plus responsable du secteur numérique. Plusieurs pistes sont envisagées pour freiner l’emballement de son impact environnemental :
- Allonger la durée de vie des équipements numériques
- Optimiser la consommation énergétique des centres de données
- Développer des solutions de refroidissement moins gourmandes en eau
- Favoriser l’écoconception des services numériques
- Sensibiliser les utilisateurs aux bonnes pratiques
La prise de conscience collective et l’adoption de mesures concrètes sont essentielles pour concilier transition numérique et transition écologique. Les entreprises du secteur, les pouvoirs publics et les utilisateurs ont tous un rôle à jouer dans cette démarche.
Conclusion
L’impact environnemental du numérique en 2025 constitue un défi majeur pour notre société. Avec une empreinte carbone qui représente désormais 4,4% des émissions nationales en France, le secteur numérique doit impérativement engager sa propre transition écologique.
La croissance exponentielle de la consommation énergétique des centres de données, amplifiée par l’essor de l’IA générative, appelle à des mesures urgentes pour limiter leur impact. Sans action décisive, l’empreinte environnementale du numérique pourrait tripler d’ici 2050, compromettant les efforts de lutte contre le changement climatique.
L’avenir du numérique passe nécessairement par une approche plus responsable, alliant innovation technologique et sobriété énergétique. C’est à cette condition que nous pourrons continuer à bénéficier des avantages du numérique sans hypothéquer notre avenir environnemental.