La biodiversité et la résilience des systèmes agricoles
Fondements de la biodiversité agricole
La biodiversité constitue un élément fondamental pour la durabilité et la résilience des systèmes agricoles. Elle assure la stabilité des écosystèmes en maintenant une diversité d’habitats et en favorisant la présence d’espèces essentielles, notamment les pollinisateurs, indispensables à la production alimentaire. Cette richesse biologique permet aux systèmes agricoles de mieux résister aux perturbations, qu’elles soient climatiques, sanitaires ou économiques, renforçant ainsi la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des populations.
Pratiques durables et permaculture
Damien Dekarz a récemment souligné que la biodiversité au jardin ne se limite pas à un aspect esthétique, mais joue un rôle crucial dans la stabilité écologique locale. Cette idée s’inscrit dans une dynamique plus large où les pratiques agricoles durables, telles que la permaculture, sont mises en avant. La permaculture, par exemple à travers la culture de concombres et cornichons, illustre comment des méthodes respectueuses des écosystèmes favorisent la biodiversité tout en assurant une production agricole viable. Ces pratiques s’opposent aux modèles intensifs qui ont conduit à une érosion significative de la diversité génétique et à la simplification des paysages agricoles.
Politiques nationales et européennes
Au niveau national, la France a adopté des politiques ambitieuses pour préserver la biodiversité cultivée, notamment via la loi pour la reconquête de la biodiversité. Cette législation encourage l’utilisation durable des ressources cultivées et promeut des pratiques agricoles moins intensives. Sur le plan européen, la stratégie biodiversité 2030 fixe des objectifs clairs : protéger 30 % des terres et des mers, étendre l’agriculture biologique à 25 % des surfaces agricoles, requalifier 10 % des terres agricoles en zones à haute diversité biologique, et réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030. Ces mesures visent à concilier productivité agricole et préservation des écosystèmes, en intégrant la biodiversité dans toutes les politiques sectorielles.
Biodiversité microbienne des sols
Par ailleurs, la biodiversité microbienne des sols joue un rôle clé dans la résilience écologique. Elle contribue à la fertilité des sols, à la protection des cultures contre les maladies, et à la résistance des plantes face aux stress environnementaux comme la sécheresse ou les fortes chaleurs. En favorisant cette biodiversité microbienne par des pratiques telles que la diversification des cultures et la réduction des pesticides, les agriculteurs renforcent la capacité des écosystèmes agricoles à s’adapter aux changements climatiques.
Partenariats et initiatives financières
Enfin, des partenariats innovants, comme celui entre la Banque européenne d’investissement et CDC Biodiversité, témoignent de l’intérêt croissant pour le financement de projets favorisant la biodiversité. Ces initiatives permettent de mieux comprendre et valoriser le marché volontaire de la biodiversité, notamment en France, et soutiennent la transition vers une agriculture durable.
Conclusion
Ainsi, la promotion de pratiques agricoles durables, combinée à des politiques publiques ambitieuses, est indispensable pour renforcer la résilience écologique. Elle permet de préserver la biodiversité, de soutenir une production agricole responsable et de garantir la santé des écosystèmes face aux défis environnementaux actuels.
